Les bilans biologiques en médecine nutritionnelle

"Tout ce dont on a besoin se trouve dans l'alimentation"

Voilà une expression que l'on entend souvent dans la bouche de personnes suspicieuses quant à l'intérêt de la nutrition et quant à la fréquence des carences qui existent dans la population.


En théorie, cette phrase est juste car tous les nutriments et micronutriments dont nous avons besoin se trouvent bien dans l'alimentation.

Oui mais...

D'une part la quantité de ceux-ci a considérablement diminué dans les aliments. En causes: le raffinage des aliments, la surexploitation des sols agricoles, l'industrialisation de l'alimentation, ...

D'autre part, quand bien même cette quantité serait conservée, encore faut-il varier suffisamment les apports afin d'avoir de tout et en bonne quantité.

Et c'est là qu'est tout le problème car que signifie vraiment "en bonne quantité" ?

Ce qui est en quantité suffisante pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre. Et ce pour chaque nutriment, rendant très complexe la notion de quantité suffisante.

En effet, chaque individu fait preuve d'une singularité au niveau de ses besoins liés notamment à sa génétique, son âge, sa situation physiopathologique, son niveau d'activité physique, du stress, de l'état fonctionnel du tube digestif, de la présence de certains médicaments, ... bref les variables sont aussi nombreuses que complexes !

Il y a donc une extrême variabilité inter et intra individuelle des besoins nutritionnels.

Il est donc complètement illusoire de considérer le statut optimal en micronutriments par la simple (et simpliste) considération des apports alimentaires qui elle même n'est déjà pas évidente.

C'est en cela que les analyses biologiques nutritionnelles s'avèrent être un outil de choix.

L'intérêt de ces bilans biologiques nutritionnels

Ces analyses se réalisent à partir d'un échantillon sanguin ou parfois urinaire et sont, pour certains, réservés à des laboratoires d'analyses spécialisés.

Leur intérêt réside dans le fait que l'on va doser des paramètres souvent non explorés ou du moins sous explorés en médecine classique.

Il s'agit du dosage de paramètres micronutritionnels.

Ils permettent de mettre en évidence une carence (ou excès mais plus rare) que l'on met en corrélation avec les symptômes cliniques du patient.

Par exemple une hypothyroïdie suspectée mérite d'explorer l'aspect micronutritionnel en mesurant les micronutriments nécessaires au fonctionnement de la thyroïde et de ses hormones: iode, tyrosine, fer, sélénium, zinc, vitamine A.

Si ces micronutriments s'avèrent être carencés, il y a fort à parier que l'hypothyroïdie en soit l'une des conséquences. La restauration des carences s'imposera alors et l'on peut sans problème s'attendre à une amélioration des symptômes.


Ces bilans peuvent être complétés d'analyses purement médicales comme par exemple un dosage d'hormones thyroïdiennes (TSH, T3, T4) ou de marqueurs inflammatoires par exemple (Protéine C réactive notamment).


Dans tous les cas, ces bilans doivent TOUJOURS être interprétés en croisant les résultats avec la symptomatologie clinique du patient ainsi que les données recueillies au cours de l'anamnèse.

Quelques exemples d'analyses biologiques

Bilan d'optimisation nutritionnelle

Ce bilan nutritionnel est un bilan sanguin généraliste, aspécifique, permettant d'avoir une vision globale de certains paramètres clefs nutritionnels.

Ce bilan s'adresse surtout à titre préventif, pour des patients généralement exempts de pathologies particulières mais souhaitant faire un contrôle de routine.

C'est en quelque sorte le "contrôle technique" des analyses nutritionnelles.


Paramètres mesurés (de la gauche vers la droite):


1) HOMOCYSTÉINE

Marqueur indirect des réserves en vitamines B6, B9 et B12.

C'est aussi un marqueur de risque cardiovasculaire.


2) COENZYME Q10

Antioxydant majeur des cellules et molécule nécessaire à la fabrication d'énergie au sein des mitochondries des cellules.

Ce nutriment est à la fois présent dans l’alimentation mais est aussi fabriqué par l'organisme.

La prise de médicaments anti cholestérol de type "statines" inhibent cette fabrication.


3) LDL OXYDÉS

Les LDL sont une catégorie de transporteurs du cholestérol (à tort appelé "mauvais cholestérol").

C'est la fraction oxydée qui est mesurée ici pour mettre en évidence la présence d'un stress oxydant et d'un risque cardiovasculaire (le caractère oxydé rendant bien plus dangereux ces particules).


4) SÉLÉNIUM

C'est un micronutriment majeur dans la protection anti oxydante de l'organisme.

Il intervient aussi en tant que cofacteur de certaines enzymes, notamment dans la transformation des hormones thyroïdiennes.


5) CUIVRE

De même que le sélénium, le cuivre intervient dans la protection antioxydante, en collaboration avec le zinc.

Il est aussi cofacteurs d'enzymes et intervient dans le métabolisme du fer.


6) ZINC

Le zinc, en duo avec le cuivre, a un rôle dans la protection anti oxydante.

A part ce rôle, le zinc est un cofacteur d'enzymes intervenant dans plus de 200 réactions biochimiques.


7) VITAMINES D (D3 et D2)

La vitamine D3 est celle d'importance majeure.

Elle est réalité la forme de réserve, inactive, de la vraie vitamine D fonctionnelle.

Des récepteurs à cette vitamine ont été identifiés dans de nombreux tissus et organes: coeur, muscles, cerveau, pancréas, cellules immunitaires,... Son rôle est donc pléiotropique.

La vitamine D fait l'objet de carences très fréquentes et parfois profondes.

Bilan du risque cardiovasculaire

Le bilan du risque cardiovasculaire est un bilan sanguin déjà plus orienté.

Il s'adresse principalement à des patients possédant des facteurs de risques cardiovasculaires connus (diabète, surpoids, hypertension, antécédents personnels ou familiaux, sédentarité) dans un but de prévention primaire, ou bien en prévention secondaire suite à un événement cardiovasculaire déjà subi (infarctus du myocarde, AVC, embolie).


Paramètres mesurés (de gauche à droite):


1) APOLIPOPROTÉINE B

Il s'agit d'un marqueur permettant d'apprécier le nombre et la taille de particules de LDL (un des transporteurs du cholestérol). Car plus que la quantité de LDL-cholestérol, c'est surtout la quantité ET la taille de ces particules (ainsi que leur état d'oxydation) qui déterminent leur caractère athérogène (c'est à dire la faculté à s'insinuer dans la paroi des artères).


2) APOLIPOPROTÉINE A

Ce marqueur est quant à lui, un témoin du nombre de particules de type HDL (le soi-disant "bon cholestérol").


3) LIPOPROTÉINE (a) ou Lp(a)

Il s'agit d'un type particulier de transporteur des lipides, prédisposant particulièrement à des risques cardiovasculaires.

Son taux est principalement dépendant de la génétique propre du patient.


4) Lp PLA2

C'est un marqueur témoignant de l'inflammation locale régnant au sein des artères.

Sa présence renseigne donc sur l'existence de plaques d'athérome et leur état inflammatoire local.

L'inflammation est en effet l'un des acteurs néfastes majeurs de la constitution de la plaque d'athérome.


5) CRPus ou PROTÉINE C RÉACTIVE ULTRASENSIBLE

Cette protéine est le marqueur par excellence de l'inflammation globale de l'organisme.

C'est cette protéine que fait mesurer le médecin en cas de suspicion de forte inflammation ou d'infection.

Cependant en médecine nutritionnelle, on la mesure pour déceler une inflammation dite de "bas grade" c'est à dire évoluant de façon insidieuse et dont la chronicité est délétère, notamment au niveau cardiovasculaire.


6) HOMOCYSTÉINE

cf "Bilan d'optimisation nutritionnelle"


7) LDL OXYDÉS

cf "Bilan d'optimisation nutritionnelle"


8) FERRITINE

La ferritine est le reflet des stocks hépatiques de fer.

C'est aussi une protéine qui augmente en cas d'inflammation. C'est dans ce but qu'elle est mesurée au sein de ce bilan cardiovasculaire.

De plus, un excès de fer est pro oxydant.



Ce bilan permet donc d'évaluer le risque cardiovasculaire du patient et d'orienter sur la stratégie nutritionnelle/micronutritionnelle à mettre en place afin de lutter contre les causes des paramètres (non exhaustifs) perturbés: insulinorésistance, stress oxydant, inflammation, carences diverses, ...

Profil en acides gras membranaires érythrocytaires

Ce bilan sanguin important permet d'identifier les carences en acides gras en analysant et mesurant leur proportion au sein de la membrane cellulaire des globules rouges.

Rappelons en effet que toutes les membranes de nos cellules sont constituées d'acides gras.



Il peut s'adresser à n'importe qui dans une démarche préventive, en complément d'un Bilan d'optimisation nutritionnelle (voir ce bilan ci-avant), ou en complément d'un Bilan de risque cardiovasculaire (voir ce bilan, présenté juste avant) car certains acides gras, les omégas 3, sont de formidables protecteurs cardiovasculaires !


Paramètres mesurés (de gauche à droite):


1) ACIDES GRAS SATURÉS

Ils sont représentés par les histogrammes oranges.


2) ACIDES GRAS "TRANS"

Ces acides gras, le plus souvent non naturels, sont délétères.

Il s'agit des histogrammes représentés par "TVAC" et "ELAID" (ce dernier est non naturel).


3) ACIDES GRAS MONO INSATURÉS (OMÉGAS 9)

Il s'agit des histogrammes jaunes.


4) ACIDES GRAS POLY INSATURÉS (OMÉGAS 6 et 3)

Les omégas 6 sont représentés en rose et les omégas 3 en vert.


5) RAPPORT ACIDE ARACHIDONIQUE/EPA

Ce rapport est indiqué par l'histogramme rouge.

Il s'agit du rapport de la teneur de 2 acides gras particuliers: l'Acide Arachidonique (AA), oméga 6 précurseur de molécules à vocation pro inflammatoire, et l'Acide EicosaPentanénoïque (EPA), oméga 3 précurseur de molécules possédant des vertus régulatrices de l'inflammation.

Ce rapport est un des paramètres permettant d'évaluer l'intensité et la chronicité d'une réponse inflammatoire.


6) RAPPORTS DIVERS

En bleu.

Ceux-ci représentent des rapports entre d'autres acides gras mais cela ne sera pas développé.

Dosage des neurotransmetteurs et de leurs produits de dégradation

Ce bilan permet de mesurer dans le sang les produits de dégradation des neurotransmetteurs qui agissent au niveau cérébral.

les neurotransmetteurs sont des molécules qui font le relai de l'information nerveuse entre 2 neurones voisins. Il en existe de différents types et possèdent des effets différents en termes de fonctions cérébrales et d'émotions.

Ce bilan s'adresse à des patients présentant des troubles de l'humeur, de la motivation, de concentration, ... afin de mettre en évidence un défaut fonctionnel de tel ou tel neurotransmetteur dont les causes peuvent être multiples (notamment nutritionnelles par carences de certains micronutriments et/ou de facteurs telle qu'une inflammation).


Paramètres mesurés (de gauche à droite):


1) L'AXE DOPAMINERGIQUE

Cela est représenté par les histogrammes bleus.

Ils explorent la Dopamine et ses produits de dégradation.

La Dopamine est un neurotransmetteur impliqué dans l'initiation des taches, la motivation, l'entrain, l'agressivité (dans le bon sens du terme) ... et fait défaut dans la maladie de Parkinson.

La Dopamine est fabriquée dans l'organisme à partir d'un acide aminé (un constituant des protéines), la Tyrosine, et nécessite du fer.


2) L'AXE NORADRÉNERGIQUE

Il s'agit là des histogrammes en rose.

On mesure ici la Noradrénaline, l'adrénaline et un produit de leurs dégradations.

La Noradrénaline est un neurotransmetteur qui intervient dans le plaisir, l'excitation, les sensations fortes, ...

La Noradrénaline dérive de la Dopamine par une réaction chimique dépendante de vitamine C et de cuivre.


3) L'AXE SÉROTONINERGIQUE

Représenté en vert ici.

La sérotonine ainsi qu'un produit de sa dégradation y sont mesurés.

La sérotonine est le garant de notre zen attitude et de la sérénité.

Dans des états d'angoisse et de dépression chroniques, ce neurotransmetteur fait souvent défaut.

La sérotonine a pour précurseur un acide aminé, le Tryptophane, qui sera transformé en sérotonine suite à des réactions chimiques dont l'une nécessite du fer.

L'inflammation rend moins disponible le Tryptophane pour cette synthèse.

Exploration du métabolisme de la vitamine A et de ses précurseurs, les caroténoïdes

Les caroténoïdes sont des pigments lipophiles (solubles dans les corps gras) que l'on trouve dans la plupart des fruits et légumes colorés.

Ces molécules ont des propriétés anti oxydantes notamment en protégeant la peau des ultraviolets et sont les précurseurs de la vitamine A. On qualifie d'ailleurs souvent les caroténoïdes de Provitamine A.

Ce bilan peut être indiqué dans des situations comme pour évaluer les apports en fruits et légumes ou alors pour apprécier la faculté du tube digestif à assimiler les substances liposolubles. Des troubles de cette absorption peuvent avoir des causes variées qu'il conviendra de déterminer et de corriger.

Ce bilan nous renseigne aussi sur le taux sanguin de vitamine A et sur la faculté de l'organisme à convertir les caroténoïdes en vitamine A. Cette conversion dépend de nombreux facteurs physiopathologiques.


Paramètres mesurés (de gauche à droite):


1) BÉTA CAROTÈNE

C'est le principal caroténoïde, orange, présent dans la carotte, le melon, la patate douce ou encore le butternut.

C'est la molécule majoritairement précurseur de la vitamine A. 1 molécule de Béta carotène, lorsqu'elle est convertie, donne 2 molécules de vitamine A.


2) ALPHA CAROTÈNE

C'est la "petite soeur" du béta carotène car leurs structures sont très proches.


3) LYCOPÈNE

Ce caroténoïde de couleur rouge se retrouve dans la tomate, le poivron rouge, le pamplemousse ou encore la pastèque.

Après ingestion, il se concentre principalement dans la prostate et démontre des vertus protectrices contre le cancer de cet organe.


4) LUTÉINE

Ce caroténoïde jaune est rencontré dans tous les légumes verts foncés tels que la courgette, les épinards, le brocoli mais aussi dans certains aliments jaunes comme le jaune d’œuf.

La lutéine ingérée se concentre surtout dans l'oeil au niveau de la rétine et possède de ce fait des propriétés de prévention de la Dégénérescence Maculaire Liée à l'Âge (DMLA).


5) ZÉAXANTHINE

C'est un autre caroténoïde de couleur jaune qui donne sa couleur à des aliments comme les grains de maïs.

Sa structure moléculaire est très proche de la Lutéine.


6) CRYPTOXANTHINE

Ce caroténoïde a une couleur orangée et se trouve notamment dans l'orange, la mandarine, la courge, le jaune d’œuf, ou la pomme.


7) VITAMINE A

Cette vitamine est elle même lipophile et provient soit de la conversion des caroténoïdes soit d'un apport telle qu'elle dans les aliments d'origine animale.

Elle possède de nombreuses fonctions notamment dans la régulation de la prolifération et dans la différenciation des cellules mais aussi dans les mécanismes moléculaires de la vision.


L'importance de son dosage est double:

D'une part, cette vitamine, en plus de ses effets, est indispensable au fonctionnement d'autres vitamines et hormones comme la vitamine D, les hormones thyroïdiennes, les sels biliaires notamment.

Une carence en vitamine A aura donc potentiellement un impact négatif sur celles-ci.

Une carence sévère en vitamine A provoque même une pathologie de l’œil appelée Xérophtalmie se manifestant par une sécheresse oculaire et une opacification de la cornée pouvant aller jusqu'à la cécité.

D'autre part, la vitamine A de par sa nature lipophile, est stockée au niveau du foie. Ce stockage fait qu'elle peut facilement s'accumuler et se retrouver en excès. Elle devient alors toxique et tératogène (du grec "tératos" = le monstre; qui provoque des malformations sur le foetus).


8) RAPPORT BÉTA CAROTÈNE/VITAMINE A

Ce rapport renseigne sur la proportion de béta carotène converti en vitamine A afin d'apprécier les éventuels dysfonctionnements de cette conversion et causes pouvant s'y rattacher.


9) RETINOL BINDING PROTEIN (RBP)

La RBP est une protéine qui a pour fonction de transporter la vitamine A jusqu'au différents organes à la façon d'un véhicule.

Son taux est intimement lié à celui de la vitamine A et les anomalies du taux de RBP donnent des renseignements sur différentes causes pouvant expliquer soit une diminution, soit une augmentation.

C'est ainsi par exemple qu'une inflammation chronique ou une dénutrition peuvent provoquer sa diminution tandis qu'une insuffisance rénale peut l'augmenter.

Exploration de l'état du microbiote intestinal par dosage des métabolites organiques urinaires (MOU)

Ce bilan fait l'état des lieux de l'état d'équilibre des différents micro organismes intestinaux constituant ce qu'on appelle le microbiote.

Ce bilan s'adresse principalement à des patients présentant des troubles digestifs de type ballonnements, flatulences, diarrhées, ... ou des symptômes généraux tels qu'une fatigue chronique inexpliquée, une impression d'esprit dans le brouillard.

Les paramètres de ce bilan sont des molécules appelées "métabolites organiques" et sont mesurées dans les urines. Ces molécules sont issues de la dégradation de certains aliments ou nutriments au niveau de l'intestin par certains types particuliers de micro organismes. Ces molécules passent ensuite dans le sang puis dans les urines. L'abondance de telle ou telle molécule renseignera donc sur un potentiel déséquilibre du microbiote (on parle alors de dysbiose) en faveur de telle ou telle catégorie de micro organisme (d'origine fongique et/ou bactérien).


Paramètres mesurés (de haut en bas et de gauche à droite):


1) LE MODULE FONGIQUE

Ce module comporte l'analyse de 3 molécules particulières:

¤ Le Tartarate

¤ Le Citramalate

¤ Le D-Arabinitol

Ces 3 molécules sont produites par des levures (c'est à dire des champignons). Certaines d'entre elles peuvent être responsable d'une fatigue chronique.

Des taux élevées de ces molécules peuvent signer la présence d'une mycose intestinale.

Une telle présence fongique peut résulter d'une alimentation riche en sucre (les levures en raffolent!), de traitements antibiotiques récurrents, d'un système immunitaire déprimé.


2) LE MODULE BACTÉRIEN

Ce module mesure une kyrielle de molécules dont l'augmentation peut signer une pullulation bactérienne dont le type dépend des molécules incriminées.

Une dysbiose bactérienne peut être due à des facteurs comme un défaut d'acidité gastrique (notamment consécutif à des traitements anti acides de l'estomac), une alimentation hyper carnée (très riche en viandes), une constipation chronique, une alimentation très riche en fibres (fruits et légumes), une alimentation riche en graisses, ou encore d'un défaut de sécrétion biliaire notamment.

On distingue classiquement 2 types de dysbiose bactérienne: la dysbiose de fermentation due à une abondance de bactéries fermentaires, et la dysbiose de putréfaction consécutive à une prolifération de bactéries particulières.


Une fois la dysbiose et son type (fongique ou bactérien) déterminés, le traitement et les corrections nutritionnelles seront alors adaptées.

Bilan des marqueurs fécaux

Ce bilan est réalisé sur un prélèvement de selles.

Il s'adresse à des patients présentant des symptômes de maldigestion/malabsorption avec suspicion d'inflammation intestinale.


Marqueurs mesurés (de gauche à droite) :


1) ÉLASTASE FÉCALE


Ce marqueurs est une enzyme fabriquée par le pancréas exocrine (c'est à dire la fonction digestive du pancréas).

Son déficit marque un manque de sécrétions enzymatiques du pancréas.


2) IMMUNOGLOBULINES A SÉCRÉTOIRES


Les immunoglobulines sont en fait des anticorps. Le sous type A correspond aux anticorps fabriqués localement au sein de la lumière intestinale.

Elles peuvent être le témoin de la présence de pathogènes parmi les bactéries du microbiote intestinal.


3) CALPROTECTINE


C'est une protéine qui augmente en cas d'inflammation locale intestinale.

La calprotectine est ainsi un bon indicateur de maladies inflammatoires de l'intestin comme la maladie de Crohn ou la Rectocolite hémorragique.


4) ALPHA 1 ANTI TRYPSINE


C'est une enzyme dont l'excès peut renseigner sur une fuite anormale de protéine du compartiment sanguin vers la lumière intestinale.

Ce phénomène est caractéristique dans une situation physiopathologique appelée gastro entéropathie exsudative.


5) pH FÉCAL


Le pH mesure l'acidité des selles.

Des selles trop acides indiquent un défaut d'absorption glucidique.