Si les médecins de demain ne sont pas nutritionnistes, alors les nutritionnistes seront les médecins de demain !

Thomas Edison (1847 - 1931)

Avant-gardiste sur son époque, Edison avait déjà bien cerné la problématique à venir en matière de santé.

En effet, la nutrition est désormais plus que jamais un outil incontournable de la santé.

Cependant, il cite le terme générique de "nutritionniste" mais derrière ce terme un peu flou se cache tout praticien ayant une approche thérapeutique nutritionnelle.

Il convient de préciser, au cours de cet écrit, les différentes stratifications de la nutrition et les spécificités de celles-ci car les confusions peuvent être rapidement faites.

Quoiqu'il en soit, il est certain que la nutrition et la médecine nutritionnelle constituent une approche complémentaire qui devrait être indissociable de la médecine allopathique (celle du médicament).

Les limites de cette dernière et les effets indésirables parfois graves poussent en effet à s'intéresser à d'autres approches plus holistiques.


I) Vous avez dit "médecine nutritionnelle" ?


1) Définition


La médecine nutritionnelle est, comme son nom l'indique, une branche à part entière de la médecine qui utilise la nutrition au sens large du terme pour traiter les pathologies.

Elle dispose d'atouts intéressants méritant qu'on s'en préoccupe.


Contrairement à la médecine classique, celle du médicament, qui ne traite qu'en surface le problème à l'aide de molécules pharmaceutiques qui ne traitent que le symptôme, la médecine nutritionnelle s'intéresse au terrain et aux conséquences des carences (ou excès) alimentaires.


De plus, la médecine nutritionnelle a un rôle majeur dans la prévention. La maladie la mieux soignée est celle que l'on n'a pas eu besoin de diagnostiquer !


Dans l'esprit de la plupart, nutrition rime avec perte de poids.


Pourtant, il est important de noter que cette médecine nutritionnelle va bien évidemment au delà d'une simple considération pondérale du patient et possède un champ d'action vaste avec une approche nutritionnelle et fonctionnelle holistique.


C'est un science pointue qui s'appuie beaucoup sur la biologie et les analyses biologiques correspondantes.

A qui s'adresse la médecine nutritionnelle ?

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A tout le monde, dans une démarche de contrôle et de prévention


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A tous patients, sans pathologie particulière, mais souffrant de maux chroniques divers


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A tous malades souhaitant une approche plus naturelle avant d'envisager l'option médicamenteuse


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A tous malades sous traitements médicamenteux, dans un but d'optimisation de ceux-ci et/ou de réduction des effets indésirables


Les 9 Piliers de la médecine nutritionnelle

Équilibre métabolique, glycémique et pondéral


Tout ce qui à trait aux problèmes métaboliques et les risques cardiovasculaires qui en découlent: surpoids, insulinoresistance, diabète, hypertension artérielle, troubles lipidiques,... constituant ce qu'on appelle le "syndrome métabolique" (ou "syndrome X").

Équilibre en acides gras


Acides gras saturés, mono insaturés et poly insaturés: tous sont importants. Certains sont même essentiels car l'organisme ne sait pas les fabriquer.

Leur équilibre est donc primordial d'autant que des molécules d'intérêts physiologiques majeurs dérivent d'eux.

Statut micronutritionnel: vitamines et minéraux


Les vitamines et minéraux sont les catalyseurs de toutes nos réactions biochimiques qui gouvernent les mécanismes cellulaires du vivant.

Pourtant, nombreuses sont les carences pour certains d'entre eux.

La recherche et la correction de leur carence est donc d'importance cruciale !

Inflammation, immunité et statut en antioxydants


Un pilier d'importance capitale lorsque l'on sait que toutes les pathologies chroniques possèdent une composante inflammatoire non négligeable.

De plus, l'inflammation est source d'un stress oxydant délétère.

Les antioxydants apportés par l'alimentation sont notre bouclier de protection de celui-ci.

Digestion et santé intestinale


Sans digestion, on ne pourrait même pas parler de nutrition. Le devenir de ce que nous ingérons lui est en effet intimement dépendant.

L'intestin notamment, en plus d'être un organe majeur de la digestion, est un organe à part entière dont la fonctionnalité conditionne la santé générale.

Détoxication et équilibre acido basique


Les aliments que nous ingérons ne sont pas dénués de polluants, de même que l'atmosphère que nous respirons.

Le foie est la station d'épuration qui nous épargne de ces polluants. Encore faut-il que celui-ci bénéficie de tous les apports dont il a besoin pour jouer ce rôle !

Fonctions cérébrales et équilibre émotionnel


Le fonctionnement de notre cerveau est fortement influencé par certaines carences nutritionnelles et états physiopathologiques (inflammation notamment).

En outre, la prévention au long terme de cet organe noble vis à vis des maladies dégénératives est un enjeu majeur pour une santé durable.

Énergie, mitochondries et activité physique


L'énergie est au cœur de toue vie ! Pas de vie sans énergie !

C'est grâce à elle que nos cellules sont capables d'effectuer des taches aussi complexes que vitales grâce à la mitochondrie, véritable petite centrale énergétique cellulaire: elle utilise les nutriments pour les transformer en énergie.

Hormones et fertilité


Les hormones sont les messagers de notre organisme.

Mais leurs effets sont dépendants de certains micronutriments clefs tant pour leur fabrication, pour leur transformation, que pour leur action proprement dite.

En outre, la fertilité notamment est fortement liée au statut hormonal et nutritionnel.

2) La cellule: unité fonctionnelle élémentaire du vivant, cœur de la médecine nutritionnelle !


La médecine l'oublie trop souvent: la cellule est l'unité fonctionnelle de base qui régit à la plus petite échelle le fonctionnement d'un tissu, plusieurs tissus entre eux régissant eux même le fonctionnement d'un organe et plusieurs organes entre eux gouvernant le fonctionnement global de tout l'organisme.


Avoir un organisme en bonne santé, c'est donc veiller à ce que sa plus petite unité fonctionnelle, la cellule, fonctionne de façon optimale !


Pour cela, celle-ci a besoin de carburants: il s'agit d'une part des macronutriments (glucides, lipides et protéines) pour produire de l'énergie mais ce n'est pas tout.


Elle a besoin également de micronutriments, c'est à dire de nutriments présents en très petite quantité dans l'organisme (de quelques microgrammes à quelques grammes en fonction du micronutriment) mais qui n'en possèdent pas moins des rôles vitaux.


La médecine nutritionnelle a donc pour but de prévenir et/ou de traiter certaines pathologies en veillant à donner à la cellule tout ce dont elle a besoin pour fonctionner de façon optimale.


Cette médecine vise en outre à optimiser l'efficacité de certains traitements médicamenteux et/ou d'en réduire les effets secondaires parfois consécutifs à des perturbations du métabolisme d'un micronutriment.


Citons par exemple les traitements anti cholestérol ou "statines" qui réduisent les taux d'un micronutriment appelé Coenzyme Q10 et ont de ce fait des effets délétères si la carence n'est pas corrigée. Des exemples comme celui-ci ne manquent pas et sont pourtant très souvent méconnus en médecine classique, hélas.


3) La biochimie: outil indispensable à la médecine nutritionnelle


Vous l'aurez compris, en mettant la cellule au cœur de cette médecine, il est indispensable d'en connaitre le fonctionnement intime, jusqu'à son échelle la plus petite: l'échelle moléculaire c'est à dire celle des micronutriments.


Digestion des nutriments, absorption, métabolisme, rôles, interactions, contributions enzymatiques, conséquences physiologiques en cas de carences (ou excès), ... tels sont des exemples de champs de connaissances de physiologie/biochimie qu'il convient de connaître afin de pouvoir exercer la médecine nutritionnelle comme il se doit.


Ainsi, le praticien en médecine nutritionnelle est en fait un pointilleux biochimiste avant tout !

Les qualités d'un bon praticien en médecine nutritionnelle

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Bonnes connaissances biochimiques et diététiques

Nous l'avons vu, c'est le cœur même des connaissances permettant de mener la médecine nutritionnelle avec des bases scientifiques avérées !

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Bonnes connaissances médicales et pharmacologiques

Disposer d'une bonne connaissances des pathologies, des symptômes cliniques, de la santé, et des traitements pharmacologiques accompagnés de leurs effets indésirables et des éventuelles interactions avec la nutrition afin d'être le plus complémentaire possible avec la médecine traditionnelle.

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Sens de l'écoute et de la personnalisation des conseils

Puisque chaque individu est unique, tant sur le plan génétique, physiologique qu'affectif et émotionnel, disposer d'un sens de l'écoute et d'empathie est primordial pour personnaliser et hiérarchiser la thérapie nutritionnelle.

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Rester dans le champ de ses compétences

Prétendre pouvoir tout soigner et/ou prévenir grâce à la médecine nutritionnelle serait un mensonge aussi incroyable que dangereux !

Savoir mesurer le champ d'action de sa pratique et réorienter le patient si besoin est une preuve d'humilité devant les limites de sa pratique.

II) Les limites de la médecine du médicament (médecine allopathique)


Anti inflammatoires, antibiotiques, anti arythmiques, anti dépresseurs, … la médecine du médicament ne manque pas "d'anti".


C'est à vrai dire l'unique moyen qu'ont les médicaments d'agir.


Car en effet, même si notre arsenal thérapeutique est une formidable prouesse pharmacologique dans les états pathologiques aiguës, elle est beaucoup moins douée dans les pathologies chroniques en se contentant de ne traiter que les symptômes.


C'est pourtant ces pathologies qui posent problèmes de nos jours.


Par exemple, les médicaments anti diabétiques ne font que stabiliser la glycémie qui n'est qu'un symptôme du diabète mais ne traitent pas le diabète lui même.


C'est à peu près la même chose pour les autres pathologies chroniques.


Pire encore, ces traitements administrés de façon chroniques exposent à des effets indésirables et peuvent dans certains cas aggraver le tableau clinique de façon sournoise.


C'est ainsi que par exemple les anti inflammatoires non stéroïdiens administrés au long cours (pas si rare que cela…) peuvent engendrer des ulcères d'estomac d'une part et peuvent, paradoxalement, retarder la guérison de l'inflammation. Et oui, l'inflammation est indispensable à son auto guérison ! Stopper l'inflammation stoppe en même temps sa guérison.


Encore une fois, il s'agit d'un exemple parmi tant d'autres.


Notre médecine a donc principalement pour but de traiter des symptômes et n'oeuvre pas pour la prévention, si bien qu'elle s'enlise dans une médecine de la maladie au lieu d'aspirer à devenir une médecine de la santé.

Les atouts de la médecine nutritionnelle par rapport à la médecine médicamenteuse

1

Elle parle au corps avec son langage !

La correction des troubles de santé repose sur l'apport de micronutriments qui sont donc connus par l'organisme puisque celui-ci est conçu pour fonctionner avec. On lui parle donc avec ses mots.

Cet argument fait de la médecine nutritionnelle une pratique universelle qui concerne tout le monde.

2

Accompagner l'efficacité des médicaments et diminuer ou prévenir leurs effets secondaires

La restauration des carences micronutritionnelles permet d'éviter au maximum le recours aux médicaments.

Si ceux-ci sont incontournables, la micronutrition permet une synergie d'action permettant une prise en charge optimale.

De plus, certains effets secondaires seront diminués.

3

Prévenir vaut mieux que guérir

Puisque la maladie la mieux traitée est celle que l'on n'a pas eue à diagnostiquer, la prévention par une approche nutritionnelle est un des points forts majeurs de la médecine nutritionnelle.

Cette approche préventive permet en outre de mieux vieillir et d'optimiser la vitalité.

4

Elle s'intéresse aux causes élémentaires des maux

C'est le cœur de cette discipline: mettre en évidence l'origine des dysfonctionnements cellulaires et biochimiques menant aux différents troubles observés.

Il s'agit donc d'une approche étiologique et non simplement symptomatique.

III) Diététique, micronutrition, biochimie, médecine nutritionnelle... quelles différences ?


1) La diététique


Elle s'intéresse principalement au contenu de l'assiette.


Elle a pour but d'évaluer les besoins caloriques du patient et veille à ce que celui-ci jouisse d'un apport adéquat dans les différents nutriments.


Le diététicien y veillera en opérant à un rééquilibrage alimentaire.


En outre, la diététique s'intéresse au contenu en nutriment des différents aliments.


Le diététicien est donc un "compositeur de l'assiette" dont le but est principalement de conseiller sur les choix alimentaires qui composent les menus au quotidien.


La diététique, lorsqu'elle se limite à cette compétence, s'adresse le plus souvent pour des patients en surpoids.


2) La micronutrition


La micronutrition est la branche de la nutrition qui étudie les micronutriments à l'état de trace dans notre organisme mais qui œuvrent de façon indispensable à notre métabolisme et au fonctionnement de nos organes.


Cette considération à l'échelle "micro" s'avère être incontournable lorsque l'on souhaite aller au bout des choses puisque l'organisme ne se contente pas d'utiliser que des macronutriments (glucides, lipides, protéines) pour fonctionner.


C'est bien souvent les plus petites choses qui régissent le fonctionnement des plus grandes (à l'image par exemple de particules subatomiques qui régissent tous les phénomènes chimiques macroscopiques), d'où l'intérêt de s'en préoccuper avec la plus grande importance.


La micronutrition vise donc à comprendre les mécanismes biochimiques élémentaires de la cellule afin d'établir des liens entre la physiopathologie et la carence ou l'excès de micronutriments.


Par le biais d'analyses biologiques, certaines de ces carences sont facilement objectivables et le comblement de celles-ci reposera d'une part sur des conseils nutritionnels adaptés et parfois même sur la prescription de compléments alimentaires d'autre part.


3) La biochimie


Il s'agit de la science qui étudie la chimie dans le vivant.


La biochimie peut se scinder en 3 sous catégories:


i) La biochimie structurale: elle s'intéresse à la structure chimique des molécules constituant le vivant (glucides, lipides, protéines, ADN, ...) ainsi que leurs rôles, leurs localisations, ... et qui ne sont autres que les nutriments que nous ingérons au quotidien.


ii) La biochimie métabolique: elle étudie l'ensemble des réactions chimiques au niveau cellulaire et moléculaire qui régissent les mécanismes de la vie.


iii) La biochimie clinique: elle est en fait l'application des connaissances de la biochimie au profit de l'interprétation des analyses biologiques en rapport avec les symptômes cliniques.


C'est donc le cœur de la médecine nutritionnelle car elle nous permet de comprendre notamment comment sont utilisés les nutriments que nous ingérons et leurs rôles dans l'organisme.


4) La médecine nutritionnelle


Décrite au paragraphe I, la médecine nutritionnelle est en fait l'ensemble des connaissances réunies de diététique, de micronutrition, de biochimie mises en relation de façon synergique dans un but thérapeutique et/ou préventif.