Sans le savoir, vous êtes le siège d'un immense chantier en mouvement incessant !

Votre corps comporte en effet environ quelques 30 000 milliards de cellules qui vivent et qui à chaque instant réalisent une multitudes de réactions biochimiques aussi nombreuses et variées que vitales : transformation des nutriments en énergie, contraction musculaire, fabrication d'anticorps contre des agents pathogènes, transmission de l'information nerveuse, réparation de l'ADN, ...

Sans tous ces mécanismes, aucune vie ne serait possible !

Les cellules sont donc de véritables petites usines dans lesquelles se déroulent des milliers de réactions chimiques par seconde.

Comme dans toute usine, celle-ci est compartimentée en plusieurs ateliers ayant chacun des rôles précis. L'atelier de commandement est le noyau de la cellule, compartiment à part dans la cellule et dans lequel réside l'ADN.

Le point commun à toutes ces ateliers est qu'ils utilisent des machines pour réaliser leurs tâches.

Ces machines sont représentées par les enzymes. Les enzymes sont des protéines qui rendent donc possibles toutes nos réactions biochimiques.

Mais comme toute machine, aussi sophistiquée soit-elle, elle nécessite une pièce maîtresse qui réalisera la tâche proprement dite.

Pourquoi toute cette description et quel rapport avec la nutrition et micronutrition ?

Et bien c'est là que cela devient intéressant car ces pièces maîtresses dont dépendent les enzymes sont précisément des micronutriments: vitamines et oligoéléments !

Certains autres de ces micronutriments peuvent aussi jouer le rôle de la matière première que va utiliser la machine pour réaliser sa tâche.

Autrement dit, les micronutriments sont les artisans indispensables, à la plus petite échelle, de nos réactions biochimiques et donc de la fonctionnalité de nos cellules.

De cette fonctionnalité dépendra la fonctionnalité d'un tissu (ensemble de cellules ayant la même fonction) qui elle même déterminera celle de l'organe dans lequel il se trouve pour à son tour impacter l'organisme tout entier.

Il est alors aisé de comprendre qu'une ou plusieurs carences en ces micronutriments aura un retentissement délétère sur le fonctionnement optimal de l'organisme et donc sur la santé.

Ce n'est pas pour rien que le mot "vitamine" possède la racine "vita" tirée du mot "vital" !

Exemple: Le fer et l'hémoglobine

Tout le monde a déjà entendu parler d'hémoglobine. Il s'agit du pigment rouge qui colore nos globules rouges et donc notre sang.

L'hémoglobine est donc comme une machine dont la fonction est de transporter l'oxygène que l'on inspire vers les différentes cellules.

Pour pouvoir assurer cette fonction de transporteur, l'hémoglobine a besoin de sa pièce maîtresse sans laquelle elle ne pourrait exister: le fer. Celui-ci se place au centre de la molécule d'hémoglobine lors de la fabrication de celle-ci.

En cas de carence en fer, il apparaît une situation physiopathologique bien connue, caractérisée par une chute du taux d'hémoglobine et qui est responsable de fatigue, d’essoufflement, de pâleur, ... : l'anémie.

Cet exemple est probablement l'un des plus parlant car assez fréquent et avec une symptomatologie bien définie.

Tous les autres micronutriments en carences peuvent engendrer des troubles mais dont le tableau clinique est parfois plus sournois, moins évident, voire pas perceptible du tout (du moins à court terme)!

Cependant, ce n'est pas parce quelque chose n'est pas perceptible que cette chose n'existe pas. (Cela dit, on peut mettre en évidence ces facteurs à priori imperceptibles, à l'aide d'analyses biologiques).

C'est pourquoi des effets délétères insidieux peuvent perdurer pendant plusieurs années voire décennies sans symptômes criant mais contribuant à un état de santé global altéré ou alors se manifester brutalement.

Une voiture dont on ne fait jamais la vidange ne roulera pas forcément moins bien mais cela contribuera pourtant largement à l'amener plus rapidement à la casse...

Voilà pourquoi la recherche et la prévention des carences micronutritionnelles et les investigations biologiques sont si importantes et constituent un des principes phares de la médecine nutritionnelle.

L'un des meilleurs exemples pour illustrer ces propos est sans doute l'infarctus de myocarde.

Durant des années la plaque athérome se constitue dans la paroi des artères silencieusement mais surement, liée à une hygiène nutritionnelle souvent mauvaise et à l'existence de désordres métaboliques, et peut tout à coup se rompre et former un caillot: c'est l'infarctus !